Les fleurs de blé sont disposées dans une inflorescence en épi composé, communément appelée épi de blé. L'épi se compose d'un axe et d'épillets. L'axe de l'épi se dresse sans se ramifier, contient de nombreux nœuds et porte un seul épillet à chaque nœud.
Chaque épillet comprend 2 glumes et 3 à 9 fleurons. La fleur de blé est parfaite (bisexuée), composée d'une lemme, d'une paléa, de 3 étamines, d'un pistil et de 2 lodicules. Selon les cultivars, certaines lemmes sont pourvues d'une couronne, tandis que d'autres en sont dépourvues.
La structure de la fleur de blé est adaptée à une autopollinisation efficace. La lemme et la paléa renferment et protègent les organes reproducteurs. Les trois étamines produisent le pollen, tandis que l'unique pistil contient l'ovaire susceptible de se transformer en grain de blé. Les deux lodicules, petites écailles situées à la base de la fleur, jouent un rôle crucial dans l'ouverture de la fleur en se gonflant lors de l'anthèse.
La floraison du blé, ou anthèse, se produit généralement 3 à 5 jours après l'épiaison dans des conditions de température normales. Les blés à épiaison tardive peuvent fleurir 1 à 2 jours après l'épiaison, voire le même jour en cas de températures élevées. Inversement, les basses températures peuvent retarder la floraison de 7 à 8 jours ou plus après l'épiaison.
Les schémas de floraison diurne du blé montrent une activité maximale le matin, une activité réduite l'après-midi et une floraison minimale tôt le matin et le soir. Ce schéma permet de déterminer le moment optimal pour la collecte du pollen et la pollinisation artificielle (matin) et l'émasculation des lignées maternelles (tôt le matin ou le soir).
Les fleurs de blé individuelles restent généralement ouvertes pendant 15 à 20 minutes. L'épi entier termine sa floraison en 2 ou 3 jours, mais certains épis peuvent prendre jusqu'à 8 jours.
Le blé présente une séquence de floraison spécifique :
Ce schéma de floraison séquentielle permet d'assurer une pollinisation réussie et la formation de graines sur l'ensemble de la plante.
Le blé est essentiellement autogame, avec un taux de croisement naturel généralement inférieur à 1%. Toutefois, ce taux peut varier en fonction des conditions environnementales et des caractéristiques du cultivar.
Les facteurs qui influencent les taux de croisement sont les suivants :
La compréhension de ces caractéristiques de floraison et de pollinisation est cruciale pour les programmes de sélection du blé et le maintien de la pureté génétique dans la production de semences. La fenêtre limitée de viabilité du pollen et la prédominance de l'autopollinisation ont façonné l'histoire de l'évolution du blé et continuent d'influencer les techniques modernes de sélection.